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Pourquoi la photo ?

La question est brute. La réalité est multiple. Pourquoi la photo ?

 

Quand on passe son enfance dans une famille modeste, la photo est un luxe, un passe-temps et donc cette seule expression renvoie ce temps à son inutilité. A quoi ça sert ?

 

On veut bien avoir quelques photos des mariages, des communions pour garder une trace ; au milieu, les photos scolaires sont des photos un peu obligées, celles que l'on prend parce que tout le monde le fait...

 

De ses yeux d'enfants, on voit ses parents se moquer du citadin en vacances, coincés dans les bouchons. Jean-Pierre Pernaut les a souvent entendus râler ; le journal de 13 heures montre des voitures les unes derrières les autres et la météo ne parle que de beau temps pour les vacanciers. "Que vont-ils y chercher, ces rabalaïres ?" ça y est, le mot occitan est lâché, rabalaïre, celui qui traîne et qui n'a rien à faire. Rien faire, c'est le comble du fainéant !

 

Alors, ensuite quand vient le temps où le premier travail, où un début d'indépendance arrivent, se retrouver en vacances ou en capacité de prendre du temps feraient presque culpabiliser. En plus, ce sont des congés payés ; payés, vous vous rendez compte ! Et pourtant, l'envie de découvrir est bien là mais est-ce bien ? Enfin, d'autres travaillent et toi, t'es là, tu « bulles » en ne faisant rien, en te promenant, en rabalant.

 

Oui, je prends du temps. J'ai envie de découvrir, d'observer… de poser mon regard, de pauser mes yeux sur tout ce qui nous entoure. La photo permet de ralentir le mouvement, d'observer, de prolonger les regards et de prolonger le regard.

 

Prolonger les regards, c'est regarder plus lentement, plus longtemps les choses. C'est observer des détails. Rien que cela a des conséquences de par l'envie en amont de préparer ses circuits et de noter les éléments intéressants, de préparer ses temps de découverte pour ne rien oublier ou bien, sur l'instant, de s'asseoir pour regarder. Regarder les choses, c'est aussi être agacé par ceux qui passent vite devant vous et ceux qui font des selfies n'importe où, accaparés par leur image et fermés au monde qui les entoure.

 

Prolonger le regard, c'est partager ensuite des images, c'est rédiger un article dans un blog et pour cela faire quelques recherches…

 

La photo, c'est une thérapie face à une culture où vous ne seriez qu'un rabalaïre. C'est un temps d'écoute de son environnement, un temps de pause active mais de pause, un point de départ vers une découverte plus complète.


 


 

 

 

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